all suite des Nourritures terrestres – «en matière d’antidote ou de contrepoids» -, Saul est le f composé pour la scène par André Gide. Si le texte fut publié en 1903 au Mercure de France, la p en juin 1922 par Jacques Copeau, au Vieux-Colombier. Gide attendait ce moment avec fébrilité. La l re qu’il y donne de l’épisode biblique de la succession de Saül, mettant en scène son fils Jonathan et le
– Day provoquerait un scandale sans égal, dans le prolongement duquel envisageait de publier la première éd «commerciale» de Corydon (NRF, 1924), son essai sur l’homosexualité. Ces deux textes, d’époque distincte, porta des registres singuliers, l’une des clés morales de son oeuvre, ce dialogue rare entre abandon de soi et intégrité personnelle, rigueur morale et libres moeurs.Aussi Gide vécut-il comme un échec personnel l’incompréhension di central de la pièce, son manque d’impact réel sur le public et le détournement de sens qui put résulter de la mise scène lors de sa création. Mais l’expérience, toute manquée qu’elle pût être, fut inaugurale (même si, de fait, celle Candaule l’avait précédée); elle faisait dire à Gide en 1929: «Si Saül avait réussi, qui sait ! je ne me serais peut-êtr occupé que de théâtre.» Voilà qui engage à redécouvrir un drame puissant, profondément ancré dans l’ensemble l’oeuvre gidienne.
