Nombreux sont ceux qui s’imaginent que l’école est devenue impuissante à inculquer aux élèves les règles élémentaires de la vie en collectivité et que les enseignants sont trop souvent confrontés sans moyens aux déchaînements de » sauvageons » sans repères. Toutes les enquêtes sérieuses montrent qu’il n’en est rien et que, sous couvert de » rappel à la loi « , punitions et exclusions restent très fréquentes, avec désormais recours à la police et la justice, et cela pas forcément dans les établissements les plus touchés par les incivilités et la violence. Les parents sont inquiets, constatant tous les jours que des faits graves restent impunis, alors que des incidents dérisoires prennent des proportions démesurées : détournement des procédures, disproportion entre les faits et leurs punitions, non-respect des textes interdisant châtiments physiques (oui ! encore…) et pensums, incohérence des règles et des exigences variant d’un enseignant à l’autre. Selon Bernard Defrance, on ne peut sortir de ce débat sans issue, entre répression et démission qu’en articulant construction des savoirs et institution de la loi, pour lui l’enjeu est à la fois disciplinaire et pédagogique. Ce livre, publié pour la première fois en 1993, proposait des solutions concrètes reprises en grande partie dans les textes officiels, publiés par le ministère en juillet 2000 sur les procédures disciplinaires et les règlements intérieurs. On ne peut que s’en réjouir ! Certes, comme on le sait, des textes ne suffisent pas à modifier les pratiques. Reste que les parents et les éducateurs peuvent disposer maintenant de repères juridiques et de procédures de recours enfin clairs.