Le dernier roman de Lawrence Durrell, Tunc, s’achevait sur la mort de l’innocent, Mark, le fils de Félix et de Bene-dicta, tué par Abel, l’ordinateur transformé en machine infernale. Nunquam est l’histoire d’une résurrection, celle de Iolanthe, la prostituée d’Athènes, la star d’Hollywood, dont Julian fait fabriquer une réplique parfaite, un robot doué de mémoire, de libre arbitre; plus « réel » peut-être que l’ori-ginal… Petit à petit, toutes les énigmes posées dans Tunc s’éclaireront. Du Paulhaus où Félix recouvre lentement la raison aux ateliers d’embaumement de la Société Merlin, de Turquie où Jocas, à la veille de sa mort, révélera son grand dessein à la dramatique scène finale, dans la cathédrale Saint-Paul, ce sont les entrailles de l’Hydre monstrueuse et dérisoire qui sont impitoyablement mises à nu, fouillées, interrogées.
Puis le magicien repliera sa toile; les ombres qui se sont agitées un moment sous nos yeux s’évanouiront, et nous disparaîtrons avec elles; et ce sera alors comme si le spectacle ne s’était jamais déroulé.