La question cruciale pour le genre humain me semble être de savoir si et dans quelle mesure l’évolution de sa civilisation parviendra à venir à bout des perturbations de la vie collective par l’agressivité des hommes et leur pulsion d’autodestruction. Sous ce rapport, peut-être que précisément l’époque actuelle mérite un intérêt particulier. Les hommes sont arrivés maintenant à un tel degré de maîtrise des forces de la nature qu’avec l’aide de celles-ci il leur est facile de s’exterminer les uns les autres jusqu’au dernier. Ils le savent, d’où une bonne part de leur inquiétude actuelle, de leur malheur, de leur angoisse. Il faut dès lors espérer que l’autre des deux puissances célestes , l’éros éternel, fera un effort pour l’emporter dans le combat contre son non moins immortel adversaire. Mais qui peut prédire le succès et l’issue ?
Présentation de l’éditeur
L’un des premiers volumes de la retraduction des textes majeurs de Freud, sous la direction de Jean-Pierre Lefebvre, l’un des plus grands germanistes et traducteurs français auquel on doit notamment une célèbre traduction de La Phénoménologie de l’esprit de Hegel. Cette entreprise éditoriale est principalement destinée aux élèves des classes Terminales qui, tous, dans le cadre de l’enseignement de la philosophie, sont amenés à étudier un texte de Freud. Tous les volumes sont réalisés avec un constant souci de lisibilité et de clarté, l’appareil pédagogique qui accompagne les textes permettant en outre de faciliter la lecture.
Le Malaise dans la civilisation : publié en 1929. Une » enquête sur le bonheur » dans laquelle Freud s’appuie sur la théorie des pulsions élaborée en 1920 pour critiquer l’optimisme qui associe progrès de la civilisation et satisfaction grandissante de l’être humain. » Le progrès de la civilisation se paie d’une perte de bonheur du fait de l’accroissement du sentiment de culpabilité. »
Sigmund Freud (1856-1939)
Fondateur de la psychanalyse.