À l’orée du XXe siècle, l’optimisme est de rigueur en Europe, qui est alors à l’apogée de sa puissance et impose sa domination au reste du monde. Certes, des tensions existent entre les grands pays européens, et deux blocs d’alliance se font face : la Triplice (Allemagne, Autriche- Hongrie et Italie) et la Triple Entente (France, Grande-Bretagne et Russie). Mais jusque-là les crises se sont toujours résolues par la voie diplomatique. Aussi le conflit qui éclate au mois d’août 1914 apparaît-il comme un coup de tonnerre dans un ciel serein : l’Europe se trouve précipitée dans une guerre meurtrière, qui constitue la matrice du XXe siècle. De la Première Guerre mondiale découle en effet la Seconde : la Grande Guerre jette les bases de deux nouveaux modèles idéologiques, le modèle communiste et le modèle fasciste, tandis que l’Allemagne, vaincue et profondément humiliée par le traité de Versailles, porte au pouvoir le leader nationaliste Adolf Hitler à la faveur de la crise économique des années trente. Entre 1939 et 1945, un second conflit mondial, plus dévastateur encore que le premier, laisse le monde exsangue. À la fin de cette « guerre de trente ans », rien ne sera plus comme avant : la puissance de l’Europe appartient dorénavant au passé, et deux nouvelles puissances dominent désormais le monde, les Etats-Unis et l’URSS, qui vont s’affronter dans un nouveau type de conflit, une « guerre froide » qui ne se terminera qu’en 1991 avec l’effondrement de l’empire soviétique.