LE LIVRE. – 10 août 1944 : « Attention, voilà les Boches! – Penses-tu, ce sont les Américains! – Mais non! Nous sommes Français! » En ce petit matin du mois d’août 1944, les paysans de Normandie, qui regardent les blindés monter au combat pour boucler la poche de Falaise, n’en croient pas leurs yeux. Des Français! La plupart d’entre eux ignoraient que beaucoup de leurs compatriotes, refusant la défaite, avaient choisi l’exil et le combat, et, entre autres, avaient rejoint cette 2° division blindée pour participer, aux côtés des Alliés britanniques et américains, à la libération du territoire.
Curieuse unité pourtant que cette 2° D.B., représentative de tous les courants qui ont agité le monde et la France durant les années noires. Au noyau initial, constitué autour de quelques irréductibles, conjurés de la première heure à la suite du jeune colonel puis général Leclerc, à une poignée d’hommes partis du Tchad, sont venus s’ajouter des spahis, des chasseurs d’Afrique, des marins rescapés de Mers el-Kébir, des Espagnols républicains, des évadés de France, des Français d’Afrique du Nord, des Marocains, des musulmans, des juifs… Seul Leclerc pouvait réaliser l’amalgame, faire taire dissensions et rancœurs, donner une âme à sa 2° division blindée à laquelle il a assigné & un but : « Jurons de ne déposer les armes que lorsque nos couleurs flotteront sur Paris et Strasbourg. » Sous son commandement, la 2° D.B. tiendra son serment. De la Normandie, elle ira tendre la main à Paris insurgé, elle foncera sur Strasbourg puis, franchissant le g Rhin, portera le fer et le feu au cœur même du III° Reich : à Berchtesgaden.
Tel est le nouveau récit d’Erwan Bergot. Au-delà de l’épopée militaire, c’est à une & chevauchée sauvage, pleine de bruit et de fureur, animée o une foi et d’un espoir intenses, & que nous convie l’auteur, dont le général Massu, qui fut l’un des « maréchaux » de la 2° B.B, a pu écrire : « Jamais plus bel hommage n’a été rendu aux soldats de Leclerc