Au moment où Ginny est appelée dans le Tennessee au chevet de sa mère malade, Ron mari vient de la chasser pour adultère, en pleine nuit de leur belle maison du Vermont. Auprès de sa mère, Ginny essaie de comprendre comment elle a fait de sa vie un affreux gâchis. A-t-elle trop subi l’influence de sen famille «spécialisée dans la mort» ? De son père, le Général, qui fabriquait des bombes pour le Vietnam; de sa mère qui rédigeait à longueur de journée des épitaphes ? Ou bien a-t-elle été victime de cette antique malédiction qui veut que chaque génération se rebelle aveuglément contre celle qui l’a précédée ?
Dès la puberté, elle s’est vautrée sur les sièges arrière des voitures avec les garçons les plus «impossibles» de la ville : Joe Bob, le joueur de rugbvs au sourire d’idiot, puis Clem, le voyou qui a failli la tuer sur sa moto. A l’université, après une brève passion pour l’étude (et pour son professeur de philosophie), elle s’est jetée à corps perdu dans la contestation sociale en compagnie d’une lesbienne intrépide. Après une expérience dans une «commune», fertile en péripéties tragi-comiques, Ginny, anéantie, est tombée dans les bras d’un brave et beau garçon qui l’a épousée et lui a donné un enfant. Mais Ginny se lasse plus vite encore de l’ordre que du désordre. Ses allégeances ont toujours été de courte durée. Un jour, un hippy déserteur offre de l’initier à la transcendance; la façon d’atteindre le nirvana ressemble, hélas, tellement à un coit, que le mari s’y trompe.
Ginny demande à sa mère mourante : «Que dois-ie faire ? » et elle espère que sa mère va lui dire: « Fais
ton devoir. Retourne aupres de ton mari.» Mais Mrs Babcock, qui fut une épouse et une mère irréprochable, ne sait plus, devant la détresse de sa fille et au seuil de la mort, ce que peut bien être le
«devoir». Alors. comment et pourquoi Ginny va-t-elle continuer à vivre ? Sa tendance à toujours voir le côté burlesque des choses sera-t-elle son seul recours contre le désespoir?
Ce roman est un témoignage stupéfant de vérité et de drôlerie, à la fois sur l’adolescence éternelle et sur
les filles d’aujourd’hui.
