eux.
— Mais ce lutin que tu invoquais ?
– Il avait un air d’indulgence qui m’exaspérait.
— Alors, concentre-toi. Le soleil s’évanouit. Le temps n’a plus de sens. Tu aimes courir derrière les ombres.
Tu te frottes les pieds avec de l’eau écrasée, tu batifoles dans l’herbe noire…
– Au secours, la plaine vient d’aspirer ma jambe !
– Normal. Ici, les dieux sont roublards, vantards, gâteux… et tout va au hasard. Laisse infuser en toi la sagesse sauvage.
– Mais ma tête se met à crépiter et à cliqueter. Bientot, je vais faire des petits bonds partout.
– Je vois. D’accord, on essaye autre chose.
— Le soleil! Il est revenu! Oh, je voudrais passer sept cents ans de vacances dans le royaume vert…
Vance est un extraordinaire conteur de merveilles. Il a au plus haut degré le sens du saugrenu, de l’absurde et du mirobolant. On pourrait dire de lui ce qu’il a dit d’un de ses héros: « Son imagination fut à la fois un don et une malédiction. Une vie ne lui suffisait pas. »
INEDIT